29-04-2007 toujours

Vous êtes entre deux vagues pleinement inconfortables, cherchant oscillant dans votre mal-être et vous embrassant, vous y restez ce sont les seules qui vous embrassent, le gout du tabac est le même tous les jours et c'est un peu triste, il n'y a plus rien à découvrir. Ce serait de mauvaise foi que d'affirmer que toutes vos portes sont ouvertes et que vous attendez quelqu'un,  parce que chacun de vos gestes vous arrache au monde et vous ferme à la moindre considération ; même le long de vos nuits d'insomnie vous n'attendez rien, vous n'attendez personne vous vous laissez bercer par le bourdonnement grave et puant de votre être-seul-dans-le-monde, et le faux-être de votre cerveau. Vous êtes pédant comme un littéraire aux yeux des scientifiques, vous être vide comme un paraître aux yeux des littéraires, vous finissez par croire en la conclusion facile que vous n'êtes rien de subjectif mais une succession de réactions dominée par l'autre être en vous, ici le cerveau que vous ne pouvez considerer comme l'autre mais un des autres en vous. Si vous cherchiez quelqu'un vous chercheriez un moyen simple de varier vos manifestations d'objet soumis, histoire d'effacer un peu la vérité des choses et de vous trouver une individualité adapté à l'autre. Vous voulez baiser la terre entière pour acceder à la construction la plus complète de votre personne. Ou pour satisfaire le nombre d'entités plus ou moins distinctes en vous. S'ils sont si nombreux que ça à cohabiter dans votre crâne vous aurez du mal à satisfaire tout ce beau monde.

Si vous n'aviez pas pu apprendre le mot "je", si ce mot là était incompréhensible à vos yeux et pour le restant de vos jours les choses seraient certainement plus simples. Vous ririez beaucoup. Votre indivividualité ne hurlerait pas, n'aurait pas les capacités de le faire, votre égo non plus.

Mais vous pourrez rire maintenant, même si vous n'allez pas mourir tout de suite.