Avorter le poison la lumière l'infiniment grand
le cri du papillon dans la peau et la respiration halletante de l'eau , et la gorge en feu de tant et tant d'odeurs
le cri du papillon dans la peau et la respiration halletante de l'eau , et la gorge en feu de tant et tant d'odeurs
Se jeter encore, nulle part se jeter rester là posés entre les chaises ou les barrières, des murs partout dans les yeux sous la peau des mains le corps le mouvement, chercher en l'autre ce qu'il subsiste de partage et d'abandon, et avoir besoin d'air et de la fenêtre pour s'y projeter, ne plus étouffer de tant de silence et de l'image de la distance étendue // Le visage écarlate et rire, réagir devant la mort et rejetter le cou en arrière les lèvres offertes au vide la distance étendue
n'avoir plus de sens ni n'actions véritables, etre une bulle d'air
bulle d'air.
encore
jetée dans l'espace en adéquation avec rien les mains grignotent le monde
boire avec toi, face à toi, comme un frère, rire de nous et de tout ce qui se brise
projeter sa tendresse dans la manière dont on carresse le monde
devenir halluciné
étouffer de l'idée de toucher l'autre comme une montagne de chardons
partir encore se mettre à saigner comme le corps recrache pour nous
et n'avoir de nous qu'un vague souvenir
et le rire
placide ou halluciné du vide et chercher à rompre le silence de la mort
des corps de l'esprit ou de la potentialité
boire encore,
avec toi
comme pour dire Tu es mon frère et désormais je ne peux plus vivre pour toi.
Comme chaste et stérile face au monde
Ne veut plus d’enfant
Egoïstement disparaître dans l’effervescence de la terre, Sans cri et sans douleur,
Juste
En fermant les yeux
En s’égarant dans l’aspect tiède et aérien du vide
La chair puis
La terre puis
L’air absolument vide et comme orné de particules, décorées effervescentes
Et disparates et légères
Et douces -bien sur-
Alors le dire une fois et puis partir, et achever ce carnet et achever si sobrement l’infini bonheur que j’ai connu dans tes bras,
Et presque te remercier de m’avoir rendue vivante et étendue, et de m’avoir fait savoir que je pouvais aimer sans vouloir posséder, puis détruire, autrement dit de m’avoir donné quelque chose de vivant et non gouverné par un désir de mort
Maintenant
Comme offrir des bouts de soi au monde sans retour sur soi, ce qui fait que tout ce que tu donnes participe à ce que tu ressens comme ta désintégration
Alors c’est ça se rouler encore dans des montagnes de chardons et penser ressentir le soleil enfin et l’essentiel chemin et marcher 5 petites minutes jusqu’à la route lisse, prévue initialement et détestablement lisse, et hurler à se faire mal pour ne pas y aller, ne pas y aller encore et se demander pourquoi on est seuls ici à connaître la douleur piquante et la chaleur des herbes hautes, vouloir y être avec toi, et contempler d’ici la route où son bel avenir fade et regretter toute la nuit la douleur de tes yeux
Passer cette nuit seule et penser, qu’on est plus qu’un corps qui ne pense pas, se demander pourquoi les gens sont là encore à marcher dans la rue et rire et parler bêtement, et pourquoi ils ne font pas l’amour tout le temps s’ils ont la moindre idée de la chaleur substance vie
Etre seule mon ami, mon amour, mon frère , seule être toi haïr encore route lisse et goudronnée
Adoucir sa peine les bras fades
La mine goudronnée
Des hommes dont on ne veut pas goûter l’histoire
Dont on arrache la bite en rêve,
Mais qu’on embrasse quand même
Pour adoucir sa peine
Se dire quelque chose à pété dans la tête des gens, quelque chose à pété dans le monde et on est tous comme noyés dans l’eau ou perdus dans notre égo,
Encore passer la nuit seule et trembler et pleurer, parce que quelque chose pète dans le crâne, et empêcher les hurlements et l’énergie sort en larmes et en rires et en mots, et puis plus rien d’autre qu’envie , de mourir pour adoucir un peu
Encore la peine Chercher l’homme
En moi
Pour lui arracher la bite,
Pour avoir en main
La clef d’un cœur ou la substance de vie
N’être au cœur de personne
Et n’avoir au cœur personne qu’un nœud imitant la vie
Se sentir pauvre et gentille
Pauvrement gentille comme
Faussement déchargée
D’amour et de vie
Ou d’envies puis faussement gentille
Comme
Après avoir trop tourné autour de la haine
Et s’être endormie dans un champ de chardons
Et se dire, l’enfance du monde est passée et c’était pas gai, et il y a le stade Lion-destruction, aura-t-il la force de créer encore, autre chose que Dieu et des enfants nouveaux, petites têtes blondes on les veut arriérés. Mungo de mierda dit l’Italien dans toutes les langues avec ses yeux plein de larmes et de soleil et sa solitude qui le berce puis l’endort sur les pavés.
Il fait nuit maintenant les arbres n’ont pas de peine, ils ont comme compris que je ne les comprendrais pas. J’aurais voulu être une poubelle , un chien errant, un chardon , une mauvaise herbe. On est tous en train de devenir tarés, ou on l’est tous à la base. Vraiment loins de nous, du monde – quelque chose est fait pour péter dans les crânes comme un fluide- Pas vital, juste un fluide. J’ai comme prétentieusement le sentiment du monde et c’est un sentiment, ou un monde, qui s’écrase.
Murmurer tous les mots la pensée ne jamais plus murmurer ton nom, pas imaginer, plus,
Puis sentir le creux
Au fond partout en soi et de ce creux se découvrent des paroles comme un flot
Qui s’échappent dans un tremblement et se brisent
Discrètement et sans bruit
Encore sur les murs du monde et de sa propre vie
Et être là perchée dans l’air en pause dans l’indicible
Porter en soi en germe tous les devenirs qui conduisent au vide
Et se demander encore
Pourquoi nés d'une mère donnée sur une chaise donnée
Alors que l’on se sent sale et nu
Issu de la terre et poussière revenant à la terre
En tremblant même en rejetant tant de merde et d’illusions
Pas « Pourquoi » vraiment, mais juste, pas ma place, là, comme tous, comme notre place est d’être perchés dans l’indicible et putain, j’arrêterai de pleurer
Je deviendrai poète je partirai pieds nus j’aurai les jambes brisées
Et je trouverai ça beau
De perdre la sensation d’être un corps et d’être soi
Et je serais juste fixée dans l’air
Comme de la poussière Un petit peu de ta salive Et le souvenir de tes bras.
Maintenant je sais qu'il y a un jour où on doit dire qu'on va arrêter de s'écarteler comme ça, il doit y avoir un jour la douceur, à voir toutes ces colombes lâchées dans les nuages c'est à vous effrayer du bleu du ciel pendant que le piano et les mots jouent toute l'histoire peut-être, comme si on aurait pu chanter si on avait su chanter, comme si l'histoire n'avait pas déjà été jouée. Toutes ces années et bientôt je n'aurais plus l'âge de mourir d'amour, on aura beau chercher le salaud qui aura dit ça on ne fera que tourner, j'aurai l'image d'un visage de grand mère qui s'étiole contre les barreaux glacés d'un manège d'enfant, sur la place il y aura l'accordéon qui sera tout sauf l'ennui, on offrira des sourires aux bambins liliacées, ce ne seront plus que des souvenirs et l'accordéon sera bien trop usé.
Mai 2006
Et la vide lumière allumée au dessus du vide-ordures est pendue ; la fille, elle, a des sourires faux et des dents édentées jaunies par le soleil et la couleur de ses mots, et le temps s'avance et la pourriture est déclarée, et elle se dit :
toute la vie s'aimer, et s'animer c'est vider, tant nos poubelles que nos vie d'ordures déclarées.
Reste la
Singulière extase du sourire édenté.
Tordu Tour du monde
Tout au long
La question
Drôle d'idée de n'avoir en chemin
Qu'un point de chute incertain
Qui es-tu ?
Tournes-tu autour d'un monde étendu ?
Je nous vois moribonds
Il n'est pas exclu
Autour d'un monde tordu
Que le soleil n'existe plus
Je m'ennuie Je ne voyage ni ne partage plus
Nous voilà dépourvus, solitaires, comme nus tour du monde reviendrais-tu ?
Nous serons à l'étroit La pièce est exigue Mais il n'est pas de place
Qui ne soit sans issue autour du monde Je le vois qui se sonde
Serait-il entendu Que ce monde a besoin de minces et de ventrus
Tordu tour du monde Tout de soi la vision
Quelle belle idée que de savoir être en voisin un pont de suites Un chemin
A voir aussi du même auteur, sa réecriture de Phèdre. "M- Pourquoi tu ris? C- Quelqu'un est mort. B- Tu crois que je ris? M- Pourquoi tu pleures? C- Tu es morte pour moi. B- Tu crois que je pleure? C- Je vais pleurer si tu ris. B- Tu pourrais être ma mère. M- Je ne suis pas ta mère. A- Mon petit. M- Maintenant maintenant maintenant maintenant maintenant maintenant maintenant C- Suis-je une complication superflue? B- Un drogué occasionnel. A- Toi et personne d'autre. B- Un accro de la maladie. A- Ce n'est pas toi, c'est moi C- C'est toujours moi. A- je veux dormir à tes côtés et faire tes courses et porter tes sacs et te dire comme j'aime être avec toi mais ils continuent à me faire faire des sottises. M- Ce n'est pas moi, c'est toi. B- C'est nul putain. M- La feuille de présence. C- le plan sur six mois. A- Et je veux jouer à cache-cache et te donner mes vêtements et te dire que j'aime bien tes chaussures et m'asseoir sur les marches pendant que tu prends ton bain et te masser le cou et et t'embrasser les pieds et te tenir la main et sortir dîner sans m'énerver quand tu manges dans mon assiette et te retrouver au Rudy's et te parler de la journée et te taper ton courrier et te porter tes affaires et rire de ta paranoïa et te donner des cassettes que tu n'écoutes pas et regarder des films épatants et regarder des films nuls et me plaindre de la radio et prendre des photos de toi quand tu dors et me lever pour aller te chercher du café et des bagels et des feuilletés et aller au Florent boire un café à minuit et te laisser me voler mes cigarettes sans jamais être fichue de trouver une allumette et te parler du programme que j'ai vu la veille à la telé et t'emmener à la clinique des yeux et ne pas rire à tes blagues et avoir envie de toi le matin r comme mais te laisser dormir et t'embrasser le dos et te carresser la peau et te dire comme j'aime tes cheveux tes yeux tes lèvres ton cou tes seins ton cul ton et fumer assis sur les marches jusqu'à ce que ton voisin rentre et fumer assis sur les marches jusqu'à ce que tu rentres et m'inquiéter quand tu es en retard et m'émerveiller quand tu es en avance et te donner des tournesols et aller à ta fête et y danser à en devenir bleu et me trouver désolé quand je suis dans mon tort et heureux quand tu me pardonnes et regarder tes photos et desirer t'avoir toujours connue et entendre ta voix dans mon oreille et sentir ta peau contre ma peau et avoir peur de tes colères quand tu te retrouves avec un oeil tout rouge et l'autre bien bleu, les cheveux du côté gauche et ton visage qui prend un air oriental et te dire que tu es splendide et te serrer contre moi quand tu es anxieuse et t'étreindre quand tu as mal et te vouloir rien qu'à sentir ton odeur et te blesser quand je te touche et gémir quand je suis à tes côtés et gémir quand je ne le suis pas et bavoter sur tes seins et te recouvirr la nuit et avoir froid quand tu tires la couverture et chaud quand tu ne le fais pas et m'attendrir quand tu souris et fondre quand tu ris et ne pas comprendre pourquoi tu penses que je te rejette alors que je ne te rejette pas et me demander comment tu peux bien penser que ça pourrait un jour arriver et me demander qui tu es mais t'accepter de toutes façons et te parler du garçon arbre et ange à la fois de la forêt enchantée qui a traversé l'océan parce qu'il t'aimait et t' écrire des poèmes et me demander pourquoi tu ne me crois pas et éprouver un sentiment si profond que je ne trouve pas les mots pour l'exprimer et avoir l'idée de t'acheter un chaton et j'en serais jaloux parce que tu t'occuperais plus de lui que de moi et te garder au lit quand tu dois t'en aller et pleurer comme un bébé quand tu finis par le faire et me débarasser des cafards et t'acheter des cadeaux dont tu ne veux pas et te demander en mariage pour que tu me dises non comme d'(habitude et que je recommence malgrè tout parce que même si tu penses que je ne le souhaite pas pour de bon c'est exactement ce que je veux depuis ma toute première demande et errer dans la ville en trouvant que sans toi elle est vide et vouloir ce que tu veux et me dire que je me perds mais tout en sachant qu'avec toi je suis en sûreté et te raconter ce que j'ai de pire et te doner ce que j'ai de mieux parce que tu ne mérites pas moins et répondre à tes questions quand j'aimerais autant pas et te dire la vérité quand je n'y tiens vraiment pas et chercher à être honnête parce que je sais que tu préfères et me dire tout est fini mais tenir encore dix petites minutes avant que tu ne me sortes de ta vie et oublier qui je suis et chercher à me rapprocher de toi parce que c'est beau d'apprendre à te connaître et m'adresser à toi dans un mauvais allemand et en hébreu c'est encore pire et faire l'amour à trois du matin et peu importe peu importe peu importe comment mais communiquer un peu de / l'irresistible immortel invincible inconditionnel intégralement réel pluri émotionnel multispirituel tout-fidèle éternel amour que j'ai pour toi. C- dans un murmure jusqu'à ce que A arrête de parler Il faut que ça cesse Il faut que ça cesse Il faut que ça cesse Il faut que ça cesse Il faut que ça cesse Il faut que ça cesse Il faut que ça cesse Il faut que ça cesse. Normalement. Il faut que ça cesse Il faut que ça cesse Il faut que ça cesse."
La bouche est le visage avide et l'autre et l'autre et nous
jetés dans un vide sans nom n'avons que le ventre aspiré
d'espoir pour nous justifier de l'impuissance ou l'absence de
soi à soi et là, ici, bas sur terre rien qu'une bouche humide et
vide et vidée de toi.
Alors le voyage, se jeter à pied à terre avec
ignorance et faire des noeuds des normes
avec, des noeuds énormes avec le coeur
sans hommes et toujours sans visage, le
coeur sans personne et la lumière devant
qui vous ment sans rien dire et sans mots
pour ne pas dire qu'elle trahit.
A voir/
MIRON, Gaston, L'Homme rapaillé, Montréal, l'Hexagone, 1994
Poème : "je t'écris"
crever la gueule ouverte c'est désesperer du fluide, et attendre sans fin la main deserte, qui vous écraserait le coeur, mais le ferait vivre un peu, comme on extrait le suc des pêches, l'été, quand la chaleur vous frôle, et n'et plus de cet érotisme morbide qui fleurit à paris, comme c'est la seule chose qui y vit, cette absence de soi à soi, ou la conscience de la mort; l'universalité/l'humanisme tue l'individualité.
Antonin Artaud veux-tu être un frère pour moi? ne touche pas à mon cerveau.
Dors ma poule, demain ça ira mieux. Demain soeur de l'homme, pour le frère de l'homme,
mais jamais
à genoux devant lui. Se réaliser. Demain la sérénité, demain l'espoir, demain la vitalité.
pour l'instant à deux mains jetées dans l'évier.