On déménage.

Alors voila, tu fais tes cartons tu prends ton sac tu t'éclates vers l'extérieur tu ne sais plus si tu veux être opressée ou perdue, tu ne sais plus ou sont tes souvenirs et ou sont les leurs, tu t'apercois qu'il n'y a pas grande différence, tu es marqué par les murs tu crèves de peur qu'ils ne te reconnaissent plus alors tu t'éparpilles tu jettes des bouts du monde mêlés bouts de toi partout sur les murs, tu les laisses tomber au dessous du sol, les lieux deviennent livides quand tu prends tes cartons, dirait on les clics et les claques aujourd'hui c'est le déchirement. Tu as a peine dix sept ans. Si peu si candide, tu peux laisser tous les hommes du monde dormir dans ton lit c'est affreusement répugnant, dis toi rappelle toi que c'était l'aboutissement de toutes tes aspirations, mais dieu qu'on est jamais vraiment prêts, les mains changent les corps changent rien ne traumatise il n'y a que les virements sociaux qui sont violents. Et incompréhensibles. T'es jamais vraiment prête pour rien.

                                             

Aujourd'hui il a tourné la tête vers l'à côté de moi, mais l'à côté de moi n'était pas vraiment moi. Alors j'ai  gémis son nom.

[Et c'était consternant.]